Mes collègues ne perdent jamais une occasion pour se foutre de ma gueule (gentiment). En même temps, je leur tends beaucoup la perche. Si je voulais éviter ça, il me suffirait de ne jamais leur parler de ma vie privée, comme le font les autres, Yannick ou Henri, par exemple. Pette est un des premiers à m'avoir dit que je n'avais "pas de jardin secret" (ce qui est faux, bien entendu : je ne leur raconte pas tout - ni même dans ce blog - loin de là...).
Mais j'ai beaucoup trop d'anecdotes croustillantes pour les garder silencieuses et je sais que ça les fait rire. Si ça égaye leur journée, ça égaye la mienne ! Et puis en les racontant ou en les écrivant, je me libère de la mémoire pour autre chose. Enfin, je préfère que les gens sachent plutôt qu'ils ne découvrent par eux-même mes "honteux petits secrets". De fait, je suis toujours en train de me couper moi-même l'herbe sous les pieds.
Il y a quelques temps, j'ai avoué à Simon (un autre de mes collègues de boulot) que j'avais en permanence dans mon coffre de voiture un sac contenant une tenue de rechange complète (en plus de tout un tas de petits trucs utiles comme une trousse de premiers secours, des ampoules neuves pour mes phares, des sacs de shopping, un rouleau de PQ, du paracétamol, etc.). Par complète, j'entends des sous-vêtements (caleçon et chaussettes), un pantalon, un tee-shirt, un sous-pull, un pull en polaire, une paire de chaussures et une chèche. Simon a ri. Il pense (et dit à qui veut l'entendre) que je suis un survivaliste. Mais je m'en défends carrément !
Même si le sujet m'intéresse (ne serait-ce que parce que ça peut me servir pour mes romans...), je ne suis pas un survivaliste. Il y a deux raisons principales à ce sac :
1) ce sont des vêtements pratiques, confortables, secs et chauds qui pourraient se révéler utiles dans le cas où je rentrerai humide d'une randonnée, par exemple. Je sais, ça fait un bail que je ne suis pas allé marcher, mais je n'ai pas dit que j'y renonçais... Le fait que je les aie choisis dans des teintes plutôt kaki, terre ou sable ne tient pas du hasard. J'aime ces couleurs et en dehors du fait qu'elles ne sont pas spécialement remarquables dans la civilisation, elles sont aussi super efficaces pour passer inaperçu en pleine la nature. Bref, ce sont mes vêtements de tous les jours, mais en rab.
2) j'essaye d'être le plus autonome possible en cas de pépin. Et par "pépin", je ne veux pas dire - comme Francis Heaulme - que je compte massacrer de façon aléatoire des gens croisés sur ma route, avec cette possibilité de malencontreusement me salir avec leur sang et tripes. Je veux plutôt parler d'une de ces petites choses honteuses qui me sont déjà arrivées et qui font que la condition humaine est telle qu'elle est... (lire le 5ème paragraphe de ce billet). Comprenez-moi : je ne vis pas avec la peur absolue de me chier dessus à la suite d'un pet foireux. Mais comme c'est arrivé une fois (il y a 23 ans, certes), rien ne dit que ça n'arrivera pas une deuxième fois un jour. Un accident est si vite arrivé...
Ce n'est donc pas un sac de survie que j'ai dans ma voiture, ni un EDC (everyday carry - les objets qu'on porte tous les jours sur soi car ils sont utiles au quotidien, ou par simple croyance) ou un BOB (Bug Out Bag - sac d'évacuation en cas de catastrophe). Mon EDC, comme son nom l'indique, je l'ai en permanence sur moi, sauf le soir quand je rentre à la maison. Je vide tout dans un petit plat à gratin en grès qui trône sur l'îlot central de ma pièce à vivre. Mais sinon, chacun d'entre nous en porte un très personnel, et même Simon, ne l'en déplaise.
Les vêtements qu'on choisit font partie de l'EDC. Par exemple, moi, je porte des chaussures confortables pour la marche, généralement montantes. J'aime particulièrement les pantalons amples à poches (de type Cargo et pas forcément les treillis militaires ou les pantalons tactiques) parce que c'est confortable, ça laisse libre de ses mouvements et que ça permet d'y glisser le reste de mon EDC. Exit la banane ridicule que je portais au début des années 2000. Exit le baise-en-ville la sacoche qui ressemblait plus à un sac à main de femme (de par le bordel infâme qui y régnait) qu'à un véritable EDC. Aujourd'hui, tout cela est optimisé et loge dans mes poches.
Enfin, comme je suis un grand frileux, j'ai souvent, en plus de tout ça, une chèche et des gants à portée.
Qu'y a t-il d'autre, justement, dans mon EDC ? Il y a mes lunettes de vue, mes lunettes de soleil adaptées à ma myopie, ma montre, mon portefeuille avec mes moyens de paiement et mes pièces d'identité. Il y a aussi mon trousseau de clés diverses avec une clé USB (qui contient des sauvegardes - un truc de geek), un paquet de Fisherman's friend, un petit canif (avec de quoi ouvrir des bouteilles si besoin), mon smartphone et un carnet avec un stylo. Voilà pour les objets "utiles".
Ensuite, vient la partie "décorative" et/ou "superstitieuse", diront les mesquins. Je porte une chevalière en acier chirurgical qui représente l'emblème du crâne du Punisher (encore un truc de geek) et un collier porte bonheur tout simple (acheté à des indiens navajos sur le site de Monument Valley) avec un pendentif en os de buffle gravé représentant une pointe de flèche.
Voilà. Vous voyez : pas de tarp, pas de machette Gator ni de katana, pas d'arbalète, pas de fusil à pompe, même pas un petit Jungle King 2 qui traîne... Pas de quoi faire un survivaliste, si ?
Sinon, j'ai aussi un "EDC d'écrivaillon". Je vous le détaillerai dans un autre post sur l'autre blog, parce que là, c'est du lourd ^^